Les Artisans à l’oeuvre et les économusées : pour rendre hommage à la tradition du pain
Nouvelles du réseau
5 juillet 2021
Le pain fait partie de notre culture alimentaire. Bannique des Autochtones, pain d’habitant des premiers colons, bagel montréalais, pita de tradition maghrébine, créations des néo-boulangers, le pain prend formes et textures au fil de notre histoire et fait voyager par ses saveurs, sur la planète. Pour plusieurs d’entre nous, il réconforte et rassure. On n’a qu’à voir l’engouement pour la panification maison le printemps dernier et il y a fort à parier que les amateurs retrouveront bientôt levure, levain et farines locales!
On aurait pu croire que ce regain domestique serait synonyme de baisse d’affluence dans les commerces spécialisés. Clément Perron, propriétaire de la Boulangerie Perron au Lac-Saint-Jean, n’a pas perdu de clients. Au contraire, dès que le mot confinement a été prononcé, ses ventes ont grimpé : « Et ça continue au même rythme », affirme-t-il.
Cette boulangerie de Roberval -on démarrait les fours au tournant du XXe siècle- a survécu à la concentration de l’industrie alors que les quelques autres comptoirs de la ville fermaient leurs portes. C’est un témoin de tous ces ateliers qui embaumaient villes et villages. Clément Perron croit que le fait de vendre sur place, exclusivement, l’a probablement mis à l’abri de la bataille qui se jouait sur les tablettes des épiceries entre les fournisseurs locaux et les géants. Aujourd’hui, il se réjouit de voir que sa clientèle s’est diversifiée. Il écoule entre 600 et 800 pains par jour et la veille de cet entretien, il en avait manqué. En 2020, les activités d’interprétation de l’ÉCONOMUSÉE du pain ont été interrompues, en raison de la pandémie.
« La seule chose qu’on savait, c’est qu’on ne savait pas! » Dans Charlevoix, Caroline Perron (aucun lien de parenté avec Clément), directrice des Moulins de L’Isle-aux-Coudres, ÉCONOMUSÉE de la meunerie, exprime la réalité du début du confinement du printemps : « Pour que le meunier reprenne le travail, il fallait remettre le moulin à eau en marche. Pour remettre ce moulin en marche après l’hiver, il fallait remonter le barrage pour avoir de l’eau. Pour remonter le barrage, il fallait les autorisations! » L’équipe a relevé le défi. Et les deux moulins (à eau et à vent) ont pu continuer de raconter la subsistance, comme la quête d’autonomie et de sécurité alimentaire des Coudriers. Sur le territoire du Québec, avec d’autres installations semblables qui transforment les grains récoltés localement en farines, s’enrichit notre réflexion sur l’identité culinaire.Caroline Perron insiste: « Quand nous avons ouvert le site en juin, les visiteurs étaient assoiffés de découvertes et nous tenions à leur offrir une expérience agréable. » Seules les activités guidées ont été annulées, faute de pouvoir circuler de manière sécuritaire dans les bâtiments.
Cet automne, les travaux de réfection du barrage avancent, les ventes en ligne progressent : « Dès le départ, nous avons pris le taureau par les cornes pour faire en sorte que les changements proviennent du cœur de l’organisation. Nous avons appris à voir les choses autrement, à corriger le tir rapidement. En ce sens, il y a du positif à retenir de l’expérience que nous vivons », conclut Caroline Perron, déterminée à faire perdurer ce patrimoine.
Pour en savoir plus sur les Artisans à l’œuvre de tout le réseau, riches de savoir-faire qui perdurent et qui ont su évoluer dans le temps, cliquez ici.
Ce projet a été financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.