Les Artisans à l’oeuvre : le reflet de l’identité culinaire québécoise
Nouvelles du réseau
12 août 2021
L’identité culinaire québécoise
Forte d’une expertise d’un quart de siècle, ancrée dans plusieurs régions du Québec, la Société du réseau ÉCONOMUSÉE (SRÉ), une organisation à but non lucratif, s’enracine également au Canada, à l’échelle internationale en Irlande, Norvège, Islande, Suède, au Groenland, aux Îles Féroé et en Haïti. Le mot économusée regroupe ses deux orientations fondamentales : économie et muséologie. L’artisan qui y adhère doit vivre de son travail et accepter de partager ses connaissances et réalisations lors des visites de son atelier, tout en racontant son métier dans une optique pédagogique. Les installations des quelques 40 membres québécois se distinguent par une signature commune et la qualité de l’interprétation qu’on y trouve. Pensons à l’entreprise pionnière : le Vignoble de l’Orpailleur dans les Cantons-de-l’Est, à l’acériculture à forte valeur ajoutée du Domaine Acer au Bas-Saint-Laurent ou encore à l’art de la mise en conserve, expliquée à la Ferme Langlois et Fils de Neuville, pour ne nommer que ceux-là.
Quel que soit le secteur d’activité, ces femmes et ces hommes se distinguent par leur détermination à assurer la perpétuation des savoir-faire identitaires. C’est « le patrimoine qui gagne sa vie », pour reprendre les mots du fondateur de l’organisation Cyril Simard.
Devant l’essor remarquable de l’agrotourisme et du tourisme gourmand et l’intérêt des Québécoises et Québécois pour les destinations gourmandes, plusieurs exploitations agricoles spécialisées (miel, bleuet, fromage, maïs, pomme, etc.) ont manifesté leur souhait de joindre le réseau. Dans la foulée de ces adhésions, la SRÉ a été incitée à pousser la réflexion sur l’identité culinaire. Qu’est-ce qui distingue la production et l’assiette de chaque région du Québec? Comment bien mettre en évidence ces caractéristiques pour différencier les régions entre elles? Comment mettre à profit l’expertise des artisans du réseau? Par exemple, quand Benoît Arsenault parle du hareng boucané, au Fumoir d’Antan des Îles-de-la-Madeleine, il fait plus que vendre du poisson. Il rappelle l’histoire de sa famille, de l’archipel, la survivance, le patrimoine bâti tout autant qu’immatériel. Et ce, dans un discours tourné vers l’avenir et l’essor de sa communauté.
Redécouvrir ce que nous sommes permet d’affirmer haut et fort notre identité. Non pour se fermer à celle des autres, mais pour éviter de se noyer dans la masse. La différence devient un moteur de développement touristique, économique et c’est, plus que tout, une façon de générer la fierté. Jusque dans l’assiette. Raconter et goûter une région, c’est explorer son histoire. Celle de son agriculture, de sa pêche et de ceux et celles qui ont transformé les ressources alimentaires de son territoire au rythme des saisons; celle des gens venus d’ailleurs et qui ont laissé des traces; celle de ses producteurs et ses chefs et celle de toutes ces personnes, en particulier des femmes, qui, au jour le jour, ont nourri leur famille. Voilà ce que recherche la SRÉ à travers ses enquêtes, colloques et rencontres sur le sujet.
La série de publications de la SRÉ qui s’amorce dans ce blogue sera donc l’occasion de creuser la notion d’identité culinaire, à travers des aliments comme des techniques de transformation. Elle permettra de mettre en lumière certains de nos artisanes et artisans et ce, dans une optique saisonnière. La preuve? Notre prochain rendez-vous portera sur la pomme!
Pour en savoir plus sur les Artisans à l’œuvre de tout le réseau, riches de savoir-faire qui perdurent et qui ont su évoluer dans le temps, cliquez ici.
Ce projet a été financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.